Aller au contenu

 

Orford : La montagne qui soulevait les foules

Laurent Fontaine

La tourmente politique qui a failli entraîner l'amputation du Parc national du Mont-Orford s'est calmée, le temps que les acteurs locaux réfléchissent à une solution pour relancer la station touristique. En attendant, la montagne fête cette année son 70e anniversaire. Depuis des décennies, ce joyau estrien qui renferme toute la biodiversité du Québec gagne le cœur de ceux qui foulent son territoire.

Manon Paquette est responsable par intérim du Service de la conservation et de l'éducation du Parc du Mont-Orford.
Manon Paquette est responsable par intérim du Service de la conservation et de l'éducation du Parc du Mont-Orford.

La tête posée à l'avant de son nid, le huard sommeille. Silencieusement, notre canoë longe l'îlot de branches et d'herbes hautes où l'oiseau se cache en veillant sur sa couvée. Nous cessons de pagayer pour dériver sans faire de bruit. Manon Paquette, responsable par intérim du Service de la conservation et de l'éducation du Parc national du Mont-Orford, affiche un grand sourire. Elle avait remarqué qu'un couple de plongeons huards était revenu s'installer sur l'étang aux Cerises. Mais, comme son équipe avait trouvé le premier nid du couple détruit, elle avait cru que celui-ci était reparti.

Cet après-midi nous réserve une surprise : les huards sont bien là! On aperçoit également une biche et ses deux faons au loin sur la rive, un castor qui construit sa hutte et une grosse tortue serpentine qui nage à fleur d'eau. Les voitures ont beau défiler une centaine de mètres plus loin, sur la route qui longe l'étang, quelques minutes à peine en canoë suffisent pour nous faire basculer dans un autre monde. Armée de ses jumelles, Manon Paquette ne perd pas une minute de ces moments privilégiés. «Mon cœur est ici», dit-elle. Et c'est bien de cela qu'il s'agit : le Parc national du Mont-Orford, c'est une histoire de cœur qui n'en finit pas.